Marine Klaa est une artiste plasticienne. De la sculpture à la peinture, en passant par l’illustration jusque la céramique, elle est une artiste touche-à-tout. Comptant déjà une exposition à son actif ainsi que deux publications dans des livres artistiques, elle ne cesse d’explorer ses univers, grâce à la paréidolie.
Vous pouvez retrouver l’interview vidéo de Marine en cliquant ici.
Dclic-média: Bonjour Marine, c’est un plaisir de te rencontrer. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Marine Klaa : Salut Dclic ! Merci à toi de venir à notre rencontre. Alors moi c’est Marine, je suis artiste plasticienne, je fais de la céramique, de la peinture, du dessin et des sculptures. En fait, je touche un peu à tout.
Dclic: Tu en fais depuis combien de temps ?
MK : Depuis toujours je dirais. Je sais que ça a l’air un peu “surfait” de le dire, mais c’est le cas. J’ai toujours aimé l’art et j’ai toujours aimé créer avec mes mains. Je suis très manuelle. J’ai orienté mes études en Arts appliqués d’ailleurs… mais j’ai vite abandonné. Non pas que ce ne soit pas bien, mais ce n’était pas pour moi. J’aime le contact avec les gens et j’ai besoin de faire exploser ma créativité, un cursus en Arts Plastiques m’aurait plus tenté, avec le recul.
Dclic: Comment t’es-tu lancée en tant qu’artiste ?
MK : Alors c’est un peu étrange… je suis aide-soignante à la base, je travaillais encore il y a peu auprès des populations fragiles. Puis des problèmes personnels font que l’on se dit : et si c’était maintenant que le destin m’ouvrait les yeux ? Alors on se lance. Avant je faisais de l’art pour moi et ma famille, ça ne sortait pas vraiment de chez moi. C’est assez étrange de se dire d’un coup : “Et si j’allais montrer ce que je sais faire à d’autres ?”. Et puis il y a eu aussi le déménagement, on a changé d’habitation et maintenant j’ai la place pour avoir un atelier. Ça me permet de me consacrer pleinement à la création. Et pouvoir en mettre partout ! Parce que façonner la terre… ça fait de la poussière !
Dclic : Et comment peut-on se revendiquer Artiste ?
MK : Il faut l’assumer ! tout simplement. Oui c’est encore mal vu dans notre société de se présenter comme “Artiste”. C’est mal vu car ça fait très… je ne vais pas dire le terme car on va faire dresser les cheveux sur la tête de pas mal de gens. Mais c’est mal vu. Pourtant tout le monde est un artiste : quand on est enfant, on crée sans cesse et c’est bien vu par la société. Quand on devient adulte, on n’aurait plus le droit de créer et de revendiquer quelque forme de création que ce soit ?
Dclic : J’enfonce une porte ouverte… mais donc un artiste aurait-il conservé son âme d’enfant ? Un petit syndrome de Peter Pan là-dessous ?
MK : Peut-être oui… Disons que c’est notre “nous” petit enfant qui persiste, avec notre construction d’adulte. L’enfant qui s’amuse à créer avec tout ce qu’il trouve, qui s’amuse à donner vie à des formes et des taches.
D’ailleurs c’est comme ça que je créé la plupart de mes œuvres. Là où certains verront des taches, moi je vois des formes, des personnages, des actions : je m’efforce juste de les révéler. C’est ce que l’on appelle la paréidolie.
Dclic: Quand tu as décidé de te lancer officiellement, comment se sont passés les premiers instants ?
MK : Du stress ! Heureusement je suis soutenue par beaucoup de monde. Mais la première fois, quand j’ai décidé de me lancer réellement, j’ai participé à une exposition. En mars 2021, j’ai participé à la Volcanic’Arts, une exposition durant laquelle J’ai montré des œuvres, deux toiles et des illustrations. Une de mes plus grandes toiles d’ailleurs. Pour l’anecdote, cette toile, cela faisait longtemps que je travaillais dessus, et vu que je l’avais promise pour l’exposition, j’ai dû la terminer et me mettre à 100% dessus. Au début c’est stressant, on dévoile un peu de soi.
J’ai également participé à un livre, édité grâce à des contributeurs et aux artistes, aux côtés de 80 autres artistes. Ce livre, “Regards”, comporte des textes de Patrice Verry et des œuvres d’artistes d’horizons divers.
Et je remets ça cette année avec le nouveau livre “Absurdo” ! La cagnotte pour aider à son édition est encore ouverte, il me semble !
Dclic : Tu progresses et te développes dans différents domaines. Tu as commencé par la peinture ?
MK : Oui, la peinture et les illustrations. La céramique et les sculptures sont arrivées après.
La céramique est arrivée avec le fait que j’ai maintenant un espace pour m’y adonner. Au début, j’utilisais de l’argile autodurcissante, pratique pour commencer; Puis j’ai commencé à tourner moi-même l’année dernière.
Il faut savoir que la terre a un cycle. Ce cycle est important pour réussir à bien faire ses créations. Il ne faut pas rater le cycle, ne pas louper le moment où se lancer. Et puis surtout… Une fois que l’on a commencé, il faut terminer ! on ne peut pas tout laisser dans un coin et revenir plus tard.
Dclic: Ce n’est pas un peu compliqué de se diversifier autant ? Comment fais-tu ?
MK : Le feeling. Les différents domaines et envies se font au feeling et à l’envie du moment. C’est pour cela que j’ai deux ateliers : le premier pour la terre, avec un côté “gadoue” comme j’aime l’appeler qui se trouve au sous-sol, et un atelier peinture qui se trouve à l’étage. Je ne mélange pas les deux. Ca me permets de travailler différentes matières.
Dclic: Tu apprends tout par toi-même ?
MK: je trouve de l’inspiration dans beaucoup d’artistes; Vraiment beaucoup… je ne pourrais pas tous les citer ! Mais surtout oui, j’apprends beaucoup par moi-même. J’ai envie d’être libre de choisir comment j’apprends et me tromper pour mieux progresser.
J’ai quand même obtenu une certification pour la céramique. J’ai suivi les cours de Emmanuelle Bideau (une super formatrice !) à l’atelier Noom de Royat. J’ai suivi cette formation pour mieux appréhender cet art et les techniques, mais aussi me perfectionner. Et surtout ça me permet maintenant de gagner en confiance pour ouvrir mon entreprise. Cette entreprise me permettra de vendre une partie utilitaire, on va dire, mes illustrations, des céramiques qui répondent à des besoins, comme des bols, des tasses etc.
La deuxième partie de mon entreprise sera plus axée sur le domaine artistique, des œuvres uniques ou personnalisées.
Dclic: Ton entreprise te permettra de vendre tes œuvres c’est ça ?
MK : Oui, pour le moment je n’ai qu’une page Etsy. Mais j’ai un site qui est en cours de développement. Cela me permettra d’avoir une meilleure visibilité et quelque chose de plus personnalisé, plus à mon image. J’ai aussi deux pages Instagram et Facebook, qui me permettent de montrer mes créations. Mais je ne me mets pas la pression à ce niveau là.
Dclic: Tu pourrais citer quelques artistes qui t’inspirent ?
Comme tu me demandes, il y a en premier Niki de Saint Phalle. Véritable touche-à-tout, j’adore sa vision et sa façon de créer son univers. Je me reconnais beaucoup en elle et sa philosophie.
Après il y a Frida Kahlo, d’ailleurs certaines de mes œuvres lui rendent hommage. Après il y a aussi Camille Claudel. Beaucoup de femmes en fait. Je ne sais pas si ça se sent, mais j’aime beaucoup les artistes engagées. Ha oui ! Et pour l’architecture j’adore Antoni Gaudi.
Dclic : J’aime bien terminer les rencontres par une question… qui invite à la discussion on va dire. Tu disais, au début de l’interview, que tout le monde est un artiste qui s’est parfois oublié. A ton avis, les réseaux sociaux, où tout le monde se revendique artiste, n’est-il pas un voile qui cache les artistes qui essayent de vendre leur art, pour vivre ?
MK: Oui, tout le monde est un artiste. Et c’est une bonne chose ! Je trouve ça bien que les gens puissent avoir un support pour montrer ce qu’ils font. Le vrai problème c’est le but du réseau lui-même. L’artiste, c’est un créateur… il n’a pas de formation en community management, il passe déjà suffisamment de temps à créer pour prendre du temps sur les réseaux. Je sais que je ne suis pas très bonne là dedans… parfois je crée sans faire de vidéo, sans faire de photo. Mais c’est aussi parce que c’est un moment à moi! Ce n’est pas instinctif d’être sur les réseaux sociaux.
A mon sens, le problème réside également dans les droits d’auteurs. C’est le jeu, on sait qu’en postant ses œuvres, il y a un risque. Pinterest à ce niveau là a fait beaucoup de mal aux artistes… Tout comme la fast Fashion comme Shein qui prend des illustrations d’artistes et s’en sert. La bataille est compliquée et énergivore derrière.
Pour être à l’aise avec les réseaux sociaux, sans pression, il faut voir ce que l’on cherche dedans. Le but certain c’est d’avoir la possibilité de partager. La vidéo est un outil formidable à ce niveau là. Car on peut, non seulement montrer l’œuvre, mais montrer aussi tout le processus de création. Par contre il ne faut pas aller chercher de la reconnaissance sur ces réseaux.
Dclic : N’est ce pas antinomique de dire que les réseaux ne sont pas là pour obtenir de la reconnaissance…. alors même que l’on est sur un système d’appréciation par “likes” ?
MK : Non, car les réseaux doivent être des outils. C’est formidable de pouvoir montrer ses œuvres. On n’est pas là pour que son travail plaise à tout le monde, mais juste que les amateurs d’arts puissent voir et se faire leur propre avis.
Moi, que l’on n’apprécie pas mes œuvres, c’est possible, et je ne m’en offusque pas. Par contre, je déteste les termes “c’est moche”, ça ne plait pas par rapport à différents aspects. En ça les réseaux sont peut-être plus compliqués. Surtout quand on décide de se lancer dessus et de montrer. Montrer ses œuvres, c’est se dévoiler. Les œuvres sont quelque chose de très intime pour l’artiste, on expose son intimité.
Retrouvez l’interview de Marine :
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One Comment
peinture sur toile
You actually make it seem so easy with your presentation but I find
this matter to be really something which I think I would never understand.
It seems too complex and very broad for me. I am
looking forward for your next post, I will try to get the hang of it!