Claire Moulin est artisan-fleuriste. Elle tient, avec sa collègue Nelly Pires, l’atelier végétal depuis cinq années maintenant. Une petite boutique, comme elle aime l’appeler, située à Joze, dans le puy-de-dôme. Primée pour la 4ème année consécutive par le site mariage.net, Claire se livre sur son métier, sa passion et sa façon de promouvoir l’art floral.
Vous pouvez retrouver l’interview vidéo de Claire en cliquant ici.
DclicMedia : Bonjour Claire, merci de nous recevoir dans ta, si jolie, boutique. On va commencer par les présentations d’usages pour nos lecteurs, si tu le veux bien ?
Claire Moulin : Bonjour Dclic ! Oui ma petite boutique en campagne que j’affectionne tant… même si j’ai comme projet de trouver un endroit plus « visible » si on peut dire.
Alors pour me présenter, je m’appelle Claire, je suis fleuriste depuis maintenant une trentaine d’années.
Dclic: Comment t’es tu tournée vers ce métier ?
Claire : Alors, j’ai fait ce choix de métier car j’ai toujours été attirée par la nature, la créativité, le fait de réaliser quelque chose avec des éléments que l’on peut, aussi bien, trouver dans la nature, que acheter.
Ça m’a permis de, comment dire, orienter mon choix de vie et de métier.
Dclic: Et cette boutique, tu la tiens seule ?
Claire : Non, je travaille avec Nelly. C’est ma collègue que j’ai retrouvé après avoir travaillé dans différents endroits. Mais elle n’est pas très à l’aise avec les médias et les réseaux sociaux.
Dclic: Comment on devient artisan-fleuriste ?
Claire : J’ai fait un CAP pour commencer. Je me suis dis que l’apprentissage était la meilleure des voies pour être au plus proche du métier. Ça permets de se confronter aux clients, aux attentes, aux maîtres d’apprentissage, puis d’échanger avec ses camarades par la suite. Ça fait un très jolie mélange !
Par la suite, j’ai fait un BTS commerce, pendant également deux ans. J’ai travaillé à divers endroits, pour qu’un jour je décide de me lancer et de créer ma petite boutique.
Dclic : Et quel est votre domaine principal ?
Claire : J’aime bien dire que si il y a bien un métier qui suit l’humain tout au long de sa vie… c’est bien celui d’Artisan-fleuriste. On est là pour les naissances, pour les baptêmes, les communions, les anniversaires -parfois-, les mariages et jusque la toute fin. On est présent à chaque étape importante d’une vie.
Mais si il y a bien un domaine dans lequel on se développe essentiellement à l’heure actuelle, c’est la partie mariage. Surtout grâce aux réseaux sociaux mais également par notre participation à des shootings d’inspiration.
Dclic: On peut dire que tu t’adaptes à ces évènements, c’est pas compliqué de gérer les attentes sans frustrer sa propre créativité ?
Claire : Non, il ne faut pas oublier que la fleur devient un produit de luxe. De plus en plus, alors j’essaye de m’adapter au budget de chacun, tout en respectant au maximum leurs attentes. Mais généralement, ça se passe de cette façon : les clients me contacte, on discute de leur projet puis je leur envois un devis. Par la suite j’essaye de m’approcher le plus possible de leur budget dans le choix des fleurs, le choix des compositions. Tout cela, sans dénaturer l’idée qu’ils se font des compositions. C’est faire preuve d’une grande créativité que de pouvoir s’adapter à ça.
On essaye, de plus en plus, de travailler avec des végétaux, en lien avec la saison, et également selon les coûts.
Dclic: Tu es donc une artiste des fleurs, comment tu arrives à composer tes bouquets ?
Claire : L’avantage des shootings inspiration, vu qu’ils sont publiés, c’est de montrer que l’on ne fait pas que des bouquets. On fait aussi des ornements, des couronnes un peu spéciales, des accessoires fleurit, des créations pour les tables, par exemple. C’est aussi ça que j’aime dans mon métier, la partie créative, très artistique, qui le devient de plus en plus.
Dclic: Parle nous un peu de la partie créative justement, de ton métier.
La partie créative de notre jolie métier, c’est l’inspiration. Pour ça, il faut être un peu plus curieux de nos jours et aller trouver chercher cette inspiration. Internet aide énormément à ce niveau là, parce que ça nous permets de voir les tendances au niveau mondial. Tout ça est très enrichissant.
J’aime aussi aller me promener dans la nature. Il m’arrive de trouver des végétaux, des bois, des espèces de feuillages ou divers éléments directement dans la nature. En les voyant, je trouve de l’inspiration et j’en sort une composition. j’aime beaucoup faire les brocantes également pour trouver, et détourner, des objets un peu vintage.
Dclic: Tu disais que la fleur est un produit de luxe, la fleur française c’est du luxe ?
Claire : On aimerait bien travailler uniquement la fleur française ! mais actuellement, ça devient compliqué. Il y a de moins en moins de fournisseurs et ceux qui restent, ont malheureusement des coûts de production de plus en plus élevés et font face à des charges, elles aussi, de plus en plus élevés. Mais on aimerait vraiment travailler la fleur française, parce que c’est notre pays avant tout, mais aussi que ce sont des fleurs qui sont élevées sans forçage, avec notre climat. Le marché de la fleur est également en proie à la recherche de rentabilité. On se lance dans la quantité et non plus dans la qualité.
Mais une fleur qui aura été sous serre, avec une lumière permanente pour la faire fleurir plus vite, c’est aussi une fleur qui va mourir plus vite. Mais voila, les prix d’appels sont là pour faire vendre des fleurs pas chères et en grosse quantité. Et à cela, on a du mal à rivaliser, nous artisan-fleuristes ou encore les horticulteurs.
Dclic: Quels sont tes conseils pour conserver un bouquet en bonne santé ?
Claire : Il faut en prendre soin. Il faut changer l’eau régulièrement, recouper les tiges, il faut faire attention à la température, surtout l’hiver. Si je peux donner un conseil c’est que le soir, quand on ne profite plus de son bouquet, car un bouquet c’est fait pour être regardé, on peut le mettre dans une pièce plus fraiche. On n’en profite pas la nuit, donc de cette façon la fleur ne fleurit pas trop vite. Ce sont quelques petites astuces que je peux donner.
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